Un Buddipole au sommet du mont Caume

Commentez moi si je me trompe, mais du haut de ses 800 mètres c'est la première fois qu'il voyait cela débarquer sur sa coiffe rocheuse pourtant déjà parsemée de structures porteuses d'antennes en tout genre. Le Mont Caume c'est le "the place to be" du radio-amateur local désireux de faire du DX. D'ailleurs lorsque je suis arrivé sur place pour déployer mon Buddipole  il y avait un étrange véhicule agrémenté de multiples connecteurs et prises diverses garé là où pousse les cailloux, le dit véhicule relié par un câble coaxial à  une antenne verticale plantée à son côté. Un respectable OM est aux manettes de l'ensemble. Mais qui cela peut-il bien être ?
C'est Michel de F5PVX monté en ce haut lieu pour participer à la coupe du REF phonie.








La présence de Michel et de son installation déjà en place nous permettra brièvement de faire un petit test. Nous avons branché le Buddipole à la place de l'antenne verticale. Sans surprise le niveau de QRM baisse sensiblement ce qui est doublement normal; d'une part du fait de la polarisation horizontale et d'autre part la directivité du dipôle, plus précisément l'atténuation de ses côtés. La directivité du dipôle sera mise en lumière par un OM Sanaryen qui confirmera un gain de 2 points au S-mètre une fois l'antenne pointée dans sa direction. Le test a été réalisé sur la bande des 40 mètres, bande sur laquelle le Buddipole ne nécessite qu'un réglage simple de la longueur des brins. Il faut préciser ici que les deux bobines ne sont pas identiques et le réglage de la longueur des brins est différent de chaque côtés. La conception asymétrique de l'antenne doit contribuer à augmenter l'impédance au point d'alimentation.






Puisque l'on parle d'impédance, on évitera particulièrement de laisser son véhicule garé à proximité de l'antenne (voir photo). Par ailleurs, pour s'approcher d'un rendement idéal, il aurait fallu dresser l'antenne à un demi onde (ou un de ses multiples) au dessus du sol ce qui n'est pas aisé sur 7 Mhz qui plus est lorsque le vent souffle. Le vent accompagné d'une température d'environ 5° ne se prête guère aux réglages de l'aérien; pour ces raisons et par manque de connaissance de ce système, je ne suis pas arrivé à accorder l'antenne sur la bande des 20 mètres. En complément du réglage de la longueur des brins, l'accord consiste cette fois à placer un connecteur à un endroit précis sur les deux bobines du dipôle. Les bobines n'étant pas identiques, les plugs ne se placent  pas aux mêmes endroits sur les spires. Donc pour aujourd'hui, je me contente d'écouter et de lancer mes premiers appels sur la bande des 40 mètres.






Avant d'aller plus loin, je profite de ce billet pour remercier Michel de m'avoir sportivement cédé sa place sur le QTH pour que je poursuive mes investigations (à moins que ce soit à la vue de mon vieux FT-7B, HI). D'ailleurs, n'ayant pas rallumé ce poste depuis plus de 15 ans, j'étais un peu curieux de ce que j'allais découvrir dans le HP. En fait c'est avant tout le comportement du S-mètre qui retint mon attention; il affiche S9 (presque partout) et la moindre station rentre S9+30. Le bousin mériterai une révision mais c'est une autre histoire...A 800 mètres d'altitude et en ce jour de contest, je ne trouve pas 1 Khz de libre pour lancer un CQ et les F sont omniprésents. Dans ce cas je me contenterai de répondre aux appels et donner quelques points aux OM's.Je n'ai eu aucun mal à me faire entendre auprès des stations Françaises et Européennes et ce malgré la cinquantaine de watts du Sommerkamp ainsi que la foire d'empoigne sur les ondes; les rapports varient entre S8 et S9+10. Mais aucune propagation pour faire quelque chose de DX sur cette bande.

Un peu plus tard dans la journée, je décide de passer sur 20 mètres. L'antenne est mal réglée mais avec la boite d'accord (MFJ-904) le TX n'y verra rien. Je commence à entendre les nord Américains. Sur 14.155 Mhz, VE2XAA propulse littéralement l'aiguille du S-mètre complètement à droite, au delà des +60dB. Un début de pile-up se forme et j'attends patiemment mon tour, puis tente ma chance. Le francophone lance appel plusieurs fois un peu rapidement; je lui réponds, plusieurs fois et avec insistance. Il répond à des stations que je n'entends pas du tout. A force de vociférer, il finit par entendre la fin de mon call : foxtrot lima, try again. Je réitère sans plus de succès. Je me suis mis à penser que nous n'avions pas la même puissance mais aussi que l'antenne était bien trop mal accordée pour espérer trafiquer à longue distance.

Tranquillement, je me suis fait surprendre par l'obscurité. Il est temps de démonter le dipôle, sont mât et son trépied, remballer l'antenne dans son sac de transport; c'est très rapide si ce n'est les 7 mètres de coaxial RG58-U qui peine à entrer dans son emplacement.

J'en retire que le week end prochain, je m'installe confortablement dans le jardin avec une table une chaise du jus d'abricot, par beau temps et tout le temps nécessaire pour apprendre à accorder le buddipole. Je me persuade aussi qu'il n'est pas nécessaire de s'installer au sommet du Mont Caume avec son sol rocheux et aride pour faire du DX. Je pense obtenir de meilleurs résultats avec l'antenne érigée précisément au dessus d'un sol bien conducteur, genre près de la mer.



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